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Ce site est une création personnelle et le résultat de nombreuses années de recherche. Il suit une certaine philosophie, respecte certains principes, vise certains objectifs. Même s’il cherche à rencontrer son lectorat, il demeure un outil personnel de création et de liberté. C’est un outil de partage et de recherche sur quelques questions sélectionnées qui méritent, pour un urgent renouvellement de perspective, des réévaluations enfin plus appropriées.

Le lecteur français, avec nous, découvrira combien sont absents de son cursus de formation, les trois ou quatre grands domaines de savoir appelés à restructurer une visée et une analyse urgemment réclamées par la modernité en crise: religion, économie, démographie, anthropologie. Dans ces domaines la culture du citoyen français moyen est nulle car il s’est tourné exclusivement, par passion, vers l’emportement politique et romantique. Ceci alors même que notre société pose la nécessité d’une connaissance des choses pour poser l’action de salut.

L’évanouissement de cet essentiel, autour duquel aurait dû déjà s’enrouler le principal de réflexion et d’action, se marque par l’entretien d’un brouhaha d’actualité continu qui noie le poisson du factuel. C’est l’infotainment. Tout fait primordial, abordé un jour, se trouve tout de suite submergé par l’anecdote surprenante constamment rebondissante: homme politique pris la main dans le sac, disparition d’un enfant, accusation de viol d’un acteur, féminicide, inondations, canicules etc… Le média traque la « révélation », le « scoop », le « record battu », ‘inouï, le scandaleux. L’information c’est le bruit essentiel.

Autour de ce feuilleton intense s’exprime et erre, sans point fixe et comme une boussole sans pôle-nord, l’attention générale qui se « raccroche aux branches » du spectaculaire monté en épingle. Mais le « décryptage » prétentieux des faits d’actualité, s’enlise progressivement dans une société qui, partant des hauteurs de la connaissance, aboutit à ne pas savoir pourquoi le présent est ce qu’il est, et trouve toujours dans ses labyrinthes de clarté des raisons solides d’être un chercheur scientifiquement en vadrouille. La pythie de Delphes a de gros diplômes.

C’est donc pour servir l’intelligibilité du « monde » dans lequel nous sommes plongés, largement autoproduit, que nous avons ouvert cet espace. Il est particulièrement destiné aux personnes qui s’interrogent sur l’artificialité du monde moderne, et se déclarent heurtées par l’insidieuse puissance d’aliénation que l’émancipateur patenté finit par distiller. « Le bien que je veux je ne le fais pas, mais le mal que j’abhore je le peaufine.« 

Or, au cours de l’histoire du développement technique et culturel qui nous concerne, des auteurs sont apparus. Ils ont exposé à leurs époques des analyses aussi pertinentes que vite oubliées, vaincus qu’ils ont été alors, par la concurrence d’une impérieuse « vision », laquelle mettait déjà le branle sur le bourgeon à naître de nos émotions futures. Ces auteurs demeurent disponibles. Ils permettent, une fois réactivés, de rafraîchir et rectifier notre trajectoire, en partant de ces moments clés qu’une idéologie trop fascinante et pressante a tétanisés à son seul profit.

C’est pourquoi les lecteurs qui nous suivront découvrirons des noms nouveaux, se confronteront à d’autres façons d’interpréter le réel, susceptibles de provoquer un inconfort ou un soudain éclaircissement. Nous sommes peu à peu contraints de constater la difficulté majeure à laquelle conduisent, pour l’harmonie sociale, les théories modernes qui abandonnent la nécessité de rapprocher le commun des mortels d’une emprise plus ou moins directe sur le réel. Car ces dernières ajoutent, en contrevenant au besoin de ressentir un monde « à portée de main », à l’absurdité d’une culture qui ne sert plus l’intelligibilité humaine des choses, ni ne vise non plus l’harmonie de l’intelligence avec la vie sociale. Elles sacrifient la koïnonia, la possibilité qu’un bien soit commun.

La raison et la vocation de notre travail est de prendre acte de cet état de choses, d’essayer d’en donner une ou plusieurs explications, de retracer des chemins de cette évolution, et dans la façon de remonter le courant qui à mené à ce défaut final, nous donnant aujourd’hui la sensation d’une impasse ou d’un non sens, de dégager de nouvelles pistes permettant de dessiner de nouvelles issues.