Le présentisme est une fièvre moderne. L’exacerbation de la « dernière catastrophe » produit un tri automatique sur la vie intellectuelle et la liberté de penser. Elle tend à privilégier des chemins de valorisation, fait des grossissements brusqués en sorte que nous ayions des yeux pour ne surtout pas voir ailleurs, et en ne regardant que « là ». Cette galvanisation de l’actualité produit une électrolyse naturelle sur l’intelligence, structure la marginalisation de points de vue alternatifs.
Dans une société où l’immédiateté prévaut, du fait de cette incandescence, nous nous assignons la tâche d’essayer de trouver et de vous faire découvrir des porte-voix oubliés. Ils nous permettent d’avoir recours à une autre vision critique des moments forts où l’histoire a pris un virage. Ces auteurs disparus ont vu autrement, sans les surimpositions ultérieures qui nous scotomisent aujourd’hui ce qui était à l’oeuvre et dont nous dépendons encore.